Un jour, l’Arbre m’a dit :
– « Avais-tu déjà songé que l’Arbre avait quelque chose à voir dans l’illumination du Bouddha, qu’il y avait contribué ? »
Je reconnus que l’idée ne m’était pas venue. Il expliqua alors que eux, les arbres, étaient des rois de la connexion : ils étaient « branchés », connectés au ciel avec leurs branches et ils étaient aussi connectés à la terre avec leurs racines. Il y avait là-dessous un réseau incroyable qui reliait tout ce monde végétal : un véritable interrenet naturel.
Cela se passait il y a environ une douzaine d’années dans le joli parc de l’île Saint-Germain, une île de la Seine, tout près de Paris.
J’allais chaque jour marcher dans ce parc car je venais d’aménager juste à côté.
En me promenant, j’avais remarqué un arbre, cet arbre. Il était à la fois magnifique et très attrayant.
Au début, je m’arrêtais sur le sentier pour le contempler. Puis, je finis par m’avancer jusqu’à me coller contre son tronc. Et c’est ainsi qu’un jour j’entendis ces paroles. Elles étaient prononcées par une voix très profonde, tranquille… sage.
Il devint un véritable ami. Chaque jour j’allais le voir, me poser contre lui, échanger, me confier en caressant son écorce et l’embrasser.
Lorsque le moment fut venu pour moi de quitter cette zone, je lui fis des adieux très sincères. Et bien sûr, aujourd’hui encore, il a une place particulière dans mon cœur.
Il me semble que cette petite histoire, authentique et autobiographique, a sa place sur ce blog.
Elle évoque et illustre la grande unité de la Vie.
Au-delà des formes, des noms, des classifications de règnes et d’espèces, etc.
Au-delà des concepts et de tout ce que nous croyons savoir, il y a la Vie et son Intelligence sans frontières.
Osons.
Le connu nous rassure, mais pourquoi donc avons-nous tant besoin d’être rassurés ? De quoi avons-nous peur ?
Le connu et le mental vont de pair. Ne pourrait-on dire : le mental est le gérant du connu et le connu est le garant du mental ? Comme ils définissent, ils limitent et enferment. Osons les lâcher, sortir de leurs cloisons, pour prendre une grande respiration cosmique.
De toute façon, ils restent là, à notre disposition. Simplement, ne leur laissons pas toute la place. Retrouvons ainsi notre vraie nature, Ce que nous sommes vraiment, qui n’a rien à voir avec ce « qui » nous croyons être (si riquiqui).
Osons lâcher les certitudes, les croyances, les rigidités, tout ce qui constitue ces cloisons, pour accéder à du plus Vaste, de plus en plus Vaste.
Osons laisser s’imprimer en nous l’Amour de la Vie : l’Amour qu’est la Vie.
Et laissons Le, et laissons La s’exprimer à travers nous.